Invitée de France Info lundi matin, jour anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie a vanté les mérites du nucléaire, « énergie décarbonée ». Delphine Batho a par ailleurs affirmé que le renoncement de l’Allemagne au nucléaire avait fait « monter ses émissions de CO2 ». Vrai ou faux ?
Faux.
Car le nucléaire, ce ne sont pas que les centrales, c’est toute une filière : il faut extraire l’uranium, l’enrichir, le transporter, construire les centrales — et la fabrication du béton produit énormément de gaz carbonique.
Un ancien cadre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Daniel Weisser, a compilé 103 études rédigées dans le monde entier, sur l’empreinte carbone des différentes énergies. En moyenne, chaque kilowatt/heure d’électricité nucléaire produit rejette 66 grammes de CO2 dans l’atmosphère. C’est beaucoup moins que les centrales à gaz naturel (près de 500 gr) ou les centrales à charbon (autour d’un kilo). Mais cela reste deux fois plus que l’énergie solaire (32 gr) ou les éoliennes offshore (9 gr).