Intervention d’Alain Rivat à la manifestation du 28 novembre 2020 à Vannes.
Les désobéissants écologistes démontrent parfois le vain épuisement des recours juridiques pour faire protéger l’intérêt général face à un risque industriel ou climatique, justifiant d’autant plus le recours à des actions de désobéissance non violentes. C’est particulièrement le cas dans le nucléaire où le secteur demeure très opaque (secret défense) avec très peu de leviers légaux pour pouvoir dénoncer les risques industriels.
A Bure, les opposants au site de stockage Cigéo font l’objet d’une surveillance généralisée et d’une criminalisation systématique. Les Faucheurs Volontaires sont systématiquement fichés et poursuivis. Les activistes de Greenpeace qui sont entrés, le 12 octobre 2017, dans la centrale de Cattenom pour dénoncer la vulnérabilité du site ont été condamnés pour certains, pour la première fois dans l’histoire, à des peines d’emprisonnement ferme.
La loi sécurité Globale accompagne aujourd’hui une pression accrue du lobby nucléaire pour maintenir un parc vieillissant et dangereux, pour masquer la faillite de l’EPR et de l’industrie nucléaire française.
Punir les lanceurs et lanceuses d’alerte ne fera pas disparaître le problème et n’entamera pas non plus leur détermination. Lorsque entreprises et autorités utilisent le bâillon de la répression et de la dissuasion pour faire taire des activistes pacifiques qui dénoncent les risques nucléaires, l’inaction du gouvernement face au changement climatique ou encore la répression policière, nous devons toutes et tous nous mobiliser pour les soutenir car ce sont aussi nos intérêts et notre démocratie qui sont en jeu.
Face au projet de loi sur la sécurité globale, tous les citoyens doivent se mobiliser pour que soient garantis la liberté d’informer, de s’exprimer et par là même le droit de manifester sans violences ni fichages.