Le nucléaire est en faillite, trop dangereux, trop cher, cependant son lancement a été aussi celui d’un puissant lobby militaro-industriel qui ne veut pas disparaître même s’il n’a plus aucune utilité : comme on dit « trop gros pour faire faillite ».
Pour survivre, il a besoin de financements et d’inventer des projets.
C’est pour cela que l’Etat pro-nucléaire français et le lobby militaro-industriel sont à la manœuvre pour faire entrer l’énergie nucléaire dans la taxonomie verte européenne, permettant les financements soutenus par la Commission Européenne.
En ce qui concerne les projets, le dernier « gadget » c’est le « Small Modular Reactor » (SMR), qui s’inscrit lui aussi dans ce contexte européen. Et les conséquences se font déjà sentir au niveau local.
Par un communiqué du 22 octobre 2021, Mme Christelle Morançais, Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, se prononce en faveur de l’implantation d’une « petite centrale nucléaire » (SMR) à Cordemais.
Les SMR sont en fait, à l’origine, des réacteurs de sous-marins ou de porte-avions. Ils ont les mêmes défauts que les autres réacteurs nucléaires : catastrophe, déchets, gaz à effet de serre, importations d’uranium.… De plus, la mise en œuvre de ce type de réacteur n’est pas prévue avant 2035, c’est à dire trop tard pour soi-disant « sauver le climat » ou assurer le remplacement de la centrale thermique de Cordemais qui doit fermer en 2025.
Rappelons que le complexe militaro-industriel local (Naval Group, CEA, etc…) bénéficie déjà de subventions – la plupart du temps illégales – du Conseil régional des Pays de la Loire depuis plus de 10 ans comme expliqué dans le livre « le nucléaire subventionné en régions » de D. Renault.
Et contrairement à ce qu’avance Mme Morançais, le nucléaire ne contribue pas à la baisse des émissions de gaz à effet de serre et si l’on considère les six objectifs environnementaux de l’Union Européenne, il nuit considérablement à chacun d’entre eux :
- Pas d’atténuation du dérèglement climatique : les deux-tiers de l’énergie utilisée par les centrales nucléaires sont rejetés dans les fleuves, les mers et l’atmosphère qu’elle réchauffe Si on considère le cycle complet, le nucléaire émet des gaz à effet de serre : centrale thermique pour extraire l’uranium, transport, etc.
- Pas d’adaptation au changement climatique : incendies, sécheresses, inondations menacent les centrales nucléaires situées en bord de mer ou de rivières pour leur refroidissement.
- Pas d’utilisation soutenable de l’eau et des ressources marines : l’industrie nucléaire utilise d’énormes quantités d’eau qu’elle accapare, réchauffe et contamine durablement par des effluents radioactifs et chimiques.
- Pas d’économie circulaire : la fission nucléaire de l’uranium produit des déchets ingérables, non recyclables.
- Pas de prévention des pollutions : l’industrie nucléaire a besoin d’autorisations de rejets d’effluents radioactifs et chimiques, qui sont de véritables droits de polluer.
- Pas d’écosystémes en bonne santé : le nucléaire est un facteur de détérioration de la santé et d’altération du génome, non seulement pour les travailleurs de cette industrie mais aussi pour la population dans son ensemble et pour tous les organismes vivants.
Il faut donc s’opposer fermement à la construction de tout réacteur nucléaire qu’il soit « petit » ou « grand », « maigre » ou « gros » …