Nouvelle action solidarité Chefresne

Nous sommes ici aujourd’hui, devant le siège de la société ETDE, pour deux raisons :

  • La première pour marquer notre solidarité avec les populations qui résistent contre la construction du réacteur EPR à Flamanville et la construction de la ligne THT Cotentin-Maine, notamment avec les résistants du Chefresne.
  • La deuxième, pour marquer l’ouverture du débat national sur la transition énergétique lancé le 29 novembre.

 

ETDE, Pôle Energies et Services de Bouygues Construction, est une entreprise spécialisée dans la construction de postes et lignes électriques, de réseaux électriques et d’installations d’éclairage…

ETDE construit avec les sociétés OMEXON, GARCZYNSKI TRAPLOIR ENERGIE,… la ligne THT Cotentin-Maine qui doit relier le réacteur nucléaire EPR de Flamanville au poste de Beaulieu sur Oudon, à côté de Laval. Cette ligne de 2 fois 400 000 V est longue de 163 km, traverse 4 départements, 64 communes et comporte 420 pylônes. Au-delà du risque du nucléaire inacceptable présenté par le futur réacteur EPR, cette ligne THT présente un risque sanitaire majeur pour l’environnement, les animaux et les populations riveraines. Elle est le symbole d’une source d’énergie et d’une société hyper-centralisée.

La lutte contre sa construction s’est surtout concentrée autour du Chefresne, petite commune de la Manche. L’ex-maire, ex car il a choisi de démissionner suite à une garde à vue et une réquisition pour organiser le scrutin législatif que lui et ses conseillers voulaient boycotter, et la population dans son ensemble – qui sont pour un arrêt immédiat du nucléaire – sont hostiles à la THT. De nombreuses actions publiques ont été organisées pour contrer le chantier de la THT. L’Etat a répondu systématiquement par la répression et la violence contre les résistants du nucléaire (blessés et procès).

Nous n’en voulons pas aux salariés d’ETDE, ni à l’entreprise elle-même. Nous sommes ici pour interpeller ses dirigeants sur leur rôle dans la pérennité du recours à l’énergie nucléaire. Les entreprises savent orienter les décisions politiques lorsque leurs intérêts économiques sont en cause. Nous leur demandons aujourd’hui de faire preuve d’une éthique environnementale dans leurs réponses aux appels d’offres, notamment de l’industrie nucléaire. En travaillant pour l’industrie nucléaire, ces entreprises s’en rendent complices. Aujourd’hui, nous leur demandons de refuser ces chantiers et d’agir activement pour le développement des énergies renouvelables, sources de développement économiques et d’emplois délocalisés.

Sur la ligne THT Cotentin-Maine, des entreprises ont fait appel à des vigiles pour garantir la construction des pylônes. Il n’est pas dans les missions de ces entreprises d’assurer des missions de maintien de l’ordre. Les salariés de ces entreprises ont un droit, et un devoir, de retrait lorsqu’ils sont confrontés à des résistants.

ETDE n’est pas la seule entreprise qui travaille sur les chantiers EPR/THT. Il y en a d’autres dans le Morbihan et ailleurs, notamment sur des chantiers de travaux publics, d’élagage,… Nous saurons également les interpeller sur leur éthique environnementale !

Nous sommes également ici aujourd’hui pour réagir au lancement jeudi dernier du débat national sur la transition énergétique qui doit déboucher en 2013 sur une loi de programmation. Certes les dés sont pipés : nomination au sein du comité des sages de deux experts nucléaires, prises de position au sein du gouvernement en faveur du nucléaire, confirmation du chantier EPR,… Néanmoins et contrairement peut-être à d’autres associations, nous allons participer à ce débat, et même nous y inviter si le gouvernement nous oubliait ! Nous allons en faire un débat citoyen et nous avons déjà commencé le mardi 4 décembre à Saint-Jean-Brévelay.

La France est à un tournant historique, avec un parc nucléaire vieillissant, avec déjà des réacteurs en fin de vie, et une augmentation considérable du risque de catastrophe. Il y a deux solutions, s’engager dans la construction de nouveaux EPR, pour un coût exorbitant de l’ordre de 200 milliards d’Euros, un risque de pénurie en approvisionnement d’uranium, et un risque nucléaire toujours présent, ou s’engager résolument dans la sobriété énergétique et dans le développement des énergies renouvelables, sources d’énergie d’avenir et créatrices d’emplois.

Il y a urgence ! Pour éviter la catastrophe, il faut arrêter dès demain le maximum de réacteurs en utilisant toutes les ressources disponibles et aujourd’hui sous-exploitées. C’est possible pour près de 30 réacteurs et en quelques années pour le reste. C’est dès aujourd’hui que doit être prise la décision d’arrêt immédiat du nucléaire.