L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a rendu publiques ses estimations du coût d’un accident nucléaire en France, mais l’étude étant introuvable et les hypothèses, non diffusées, l’ensemble repose sur un socle d’histoires toutes plus discutables les unes que les autres.
Patrick Momal, économiste à l’IRSN, auteur de cette étude fantôme, a expliqué lui-même (PDF) qu’« il est de première importance d’accompagner le chiffre d’un story-telling » car, à ses yeux, « l’analyste doit, après son travail technique, s’efforcer de “vendre” ses résultats ».
L’IRSN estime qu’un « accident majeur pourrait coûter plus de 400 milliards d’euros, soit plus de 20% du PIB français annuel ». Les sommes seraient à peu près réparties de la manière suivante (en plus des 2% liés aux dommages du site lui-même) :
- 39% pour la dégradation d’« image » (impact sur le tourisme et sur les exportations agricoles) ;
- 26% pour la gestion des zones d’évacuation (déplacement des populations) ;
- 21% dus à une réduction de dix ans de vie du parc de réacteurs et au passage à d’autres énergies ;
- 13% pour les coûts des mesures d’urgence, les « coûts psychologiques » et des pertes agricoles, et les « coûts de santé radiologiques » des populations (cancers notamment), portion congrue dont on ne trouve nulle trace précise dans le « story-telling » de l’IRSN.
C’est, précisément, afin d’expliquer ce coût et « vendre ses résultats » que l’IRSN bâtit quelques petites histoires étranges.