C’est un transport hautement surveillé et entouré du plus grand secret. Areva s’apprête à envoyer du MOX, un combustible composé de plutonium et d’uranium, au Japon depuis son usine de la Hague (Manche) pour la première fois depuis l’accident nucléaire de Fukushima. Un départ contesté, alors que Tokyo ne parvient toujours pas à stabiliser la situation à la centrale nipponne accidentée et au moment où la Corée du Nord se dit en état de guerre avec son voisin du sud.
La compagnie régionale d’électricité japonaise Kansai Electric Power (Kepco) a précisé dans un communiqué, le 21 mars, que « l’envoi de combustible se faisait à la demande de la France, qui cherche à mettre fin à son stockage prolongé », mais que son « utilisation restait encore incertaine ». Aujourd’hui, seuls deux des cinquante réacteurs japonais sont en exploitation, mais le gouvernement de droite arrivé au pouvoir fin décembre a ouvert la porte au retour du nucléaire dans l’archipel. Toutefois, le redémarrage des réacteurs s’avère des plus incertains, le ministre de l’industrie, Toshimitsu Motegi, qualifiant la relance des sites atomiques d’« imprévisible ».