L’art de la fausse transparence : Exercice d’ampleur à l’Ile Longue

Depuis hier matin et jusqu’à ce soir, les plus de 2.400 personnes qui travaillent à l’Ile Longue, dans la rade de Brest, participent à un exercice de sécurité nucléaire.

9h10. Alerte à l’Île Longue! Un incendie est déclaré dans le sous-marin nucléaire au bassin. Un enchaînement de dysfonctionnements «hautement invraisemblable», selon les autorités, oblige à parer au plus pressé et, surtout, à trouver toujours d’autres solutions. Une contamination radioactive pourrait toucher un secteur de 2km à la ronde. Il semble toutefois qu’elle soit confinée dans le navire.

Des blessés et un réseau d’intervenants

Plus de 2.400 personnes, moitié civiles, moitié militaires, travaillent sur l’île. Heureusement, il s’agit simplement d’un gros exercice, comme il en existe un tous les deux ou trois ans sur place, une petite dizaine en France, sites civils et militaires inclus.

La centaine de personnes se trouvant dans le sous-marin est aux premières loges et le scénario veut que quelques-unes soient, au minimum, très incommodées par les fumées. D’autres gens sont à secourir, victimes d’un malaise dû à la tension ou d’un accident de voiture sur le chemin du lieu du sinistre. Une dizaine de blessés au total. Une centaine de pompiers et de gendarmes participent aux secours, plus les équipes médicales et l’encadrement de la base. La préfecture est prévenue de l’incident fictif, pour prendre des mesures à son niveau, civil. La Marine nationale, par souci de transparence dans ce domaine sensible (particulièrement en ce moment) du nucléaire, avait invité des journalistes à assister à l’opération. Hélas! Le rendez-vous était fixé l’après-midi alors que l’essentiel, en tout cas la situation d’urgence, la partie la plus visuelle, se déroulait le matin. Qu’importe, quelques scènes sont reconstituées pour montrer au public comment cela fonctionne… Curieux couac dans cet univers où tout semble si calculé. La situation s’aggravait hier, au fil des heures mais les autorités semblaient rester confiantes dans le fait qu’elle reste sous contrôle et soit maîtrisée pour ce soir, fin de l’opération. On a failli avoir peur…