C’était un grand bonhomme !
Il s’appellait Roger BELBEOCH.
Il a beaucoup œuvré pour la sortie du nucléaire, en compagnie de son épouse Bella.
Le 27 décembre, à l’âge de 83 ans, il s’en est allé rejoindre Solange FERNEX et tant d’autres dans l’Eden des anti-nucléaires. Têtu comme il
était, il aura refusé l’Enfer. Chacun sait que l’Enfer est chauffé au nucléaire.
Il avait une bonne tête de professeur, de savant.
Passer 4 heures en tête à tête avec Roger et Bella laissait quelques souvenirs, une longue liste de conseils et une certaine envie de ne pas lâcher le
morceau.
« Sortir du nucléaire, c’est possible, avant la catastrophe.
C’est avant l’accident qu’il faut agir. Après, il n’y a plus qu’à subir. »
Jusqu’à son dernier souffle, inlassablement, Roger s’est battu pour cela avec Bella, démontant les mensonges de la propagande nucléaire,
apportant ses connaissances et sa contre-expertise scientifique, recoupant l’information.
Dans leur vie professionnelle, utilisateurs d’installations productrices de rayonnement, Roger et Bella s’intéressent aux effets biologiques des
rayonnements ionisants qui, depuis plus de 25 ans, sont à l’origine de leur questionnement sur les dangers de l’énergie nucléaire. Ils publieront :
Nucléaire et Santé, 1978, édité par le CCPAH, Comité Contre la Pollution Atomique à La Hague. Assises internationales du retraitement,
Equeurdreville, 21-22 octobre 1978. Compte-rendu de la Commission Nucléaire et santé, 68 pages.
http://dissident-media.org/infonucleaire/nucleaire_et_sante.pdf
Le risque nucléaire et la santé, 1981, in Pratiques ou Les cahiers de la médecine utopique, n°45, février-mars 1981. Revue du SMG, Syndicat de la
médecine générale. Le SMG a édité l’article sous forme de tiré à part (66 pages) qui a été diffusé par la CNAN, Coordination nationale
antinucléaire.
Santé et Rayonnement : Effets cancérigènes des faibles doses et rayonnements. 1988 – Collaboration GSIEN/Criirad. Traduction Roger et
Bella Belbéoch.
Les effets biologiques des faibles doses de rayonnements.
Le système international de radioprotection est fondé sur des données fausses.
Société nucléaire, 1990, in Encyclopédie philosophique universelle. Les Notions philosophiques, tome II, pp. 2402-2409, Presses Universitaires
de France, août 1990.
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Les_notions_philosophiques.pdf
Les effets biologiques du rayonnement 1990 et Les Mythes de la radioprotection in La Radioactivité et le vivant, Sebes, n° 2 (p. 11-32), Genève, novembre 1990. La revue Sebes (Stratégies énergétiques, Biosphère et Société) forum interdisciplinaire indépendant, est la gazette de l’APAG, organe de l’Association pour l’Appel de Genève.
Tchernobyl, une catastrophe. 1992 – Quelques éléments pour un bilan ».
L’Intranquille, une libre contribution à la critique de la servitude, n° 1, Paris, 1992, pp. 267-373 (B.P. 75, 76960, Notre-Dame-de-Bondeville).
Tchernobyl, une catastrophe, (1993, Éd. ALLIA), épuisé mais en pdf :
extraits :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/tcherno_une_catastrophe.html
intégralité :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Tchernobyl_une_catastrophe_1993.pdf
interview:
http://colinsdeham.ch/doc/Forum/Belbeoch-Tchernobyl.html
Sortir du nucléaire c’est possible, avant la catastrophe, (1998, Éd.
l’Esprit frappeur), analyse :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/analyses_sortir.html
Comment sommes-nous « protégés » contre le rayonnement ? 1998 – Les normes internationales de radioprotection. Le rôle de la Commission
Internationale de Protection Radiologique » in Radioprotection et droit nucléaire. Entre les contraintes économiques et écologiques, politiques
et éthiques, sous la direction d’Ivo Rens et Joël Jakubec, éd. Georg, 1998. Collection Stratégies énergétiques, Biosphère et Société, pp. 43-96.
http://www.unige.ch/sebes/textes/1998/1998RB_proteges.htm
Tchernoblues – De la servitude volontaire à la nécessité de la servitude, 2002, Éd. l’Esprit frappeur, analyses :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/tchernoblues2.html
http://www.robin-woodard.eu/spip.php?article1266
Avec Monique SENE, Roger et Bella collaborent à la Gazette Nucléaire,
revue éditée par le GSIEN, Groupement de Scientifiques pour
l’Information sur l’Energie Nucléaire.
Roger était directeur de la publication STOP-NOGENT :
http://www.dissident-media.org/stop_nogent
En novembre 2010, Roger téléphonait à Chantal pour informer qu’il avait découvert, peu après Tchernobyl, les rejets radioactifs illégaux et
gigantesques de la centrale nucléaire de Brennilis.
Au lendemain de Fukushima, Bella et Roger avaient tout de suite diffusé ce cri d’alerte que SDNC avait relayé : 140 000 personnes abandonnées en
zone contaminée
http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?article160
La CRIIRAD a tenu à manifester sa reconnaissance à Roger :
Roger avait la capacité d’analyser les problèmes du nucléaire en dehors de tout schéma établi et de toute compromission. Ses analyses effectuées avec une lucidité, une compétence et une rigueur hors du commun nous ont alertés depuis longtemps sur les risques liés à l’industrie nucléaire…, risques confirmés par les catastrophes de
Tchernobyl, puis de Fukushima. Roger a toujours recherché la vérité, mais pas les récompenses ou les honneurs. Il laisse un vide que l’on ne
pourra pas combler. Ses nombreux écrits sont heureusement là pour nous éclairer et nous aider dans le long et difficile combat contre la
désinformation. A Bella, sa compagne, la CRIIRAD exprime sa profonde tristesse et renouvelle son amitié sincère.
Le réseau SDN a timidement relayé l’article de Mediapart :
http://blogs.mediapart.fr/edition/nucleaire-lenjeu-en-vaut-il-la-chandelle-pour-lhumanite/article/030112/roger-belbeoch-u
Effectivement Roger était un antinucléaire radical, ce qui le conduisait par exemple à considérer le « charbon propre » comme un moindre mal pour échapper à la fois au désastre nucléaire et au réchauffement climatique.
Mais ses informations étaient fiables, et ses analyses rigoureuses.
Un ancien administrateur du réseau SDN rappelle que Roger s’est battu depuis longtemps en solitaire. Revendiquant depuis longtemps la sortie
immédiate du nucléaire, il a été quelque peu en désaccord avec le réseau SDN, lui reprochant de défendre des délais de sortie insupportables face
à la menace d’accident. Il a défendu l’idée que cette sortie devait impérativement s’accompagner de consommation de fossiles sans attendre
ni les renouvelables, ni les économies d’énergie. Ce faisant il ne s’est pas fait d’amis non plus parmi ceux que le réchauffement climatique
inquiète.
Laurent Samuel regrette que seuls Médiapart et Reporterre se soient fait l’écho de la mort de cette figure certes peu médiatique, mais capitale
dans l’histoire du mouvement antinucléaire français.
http://www.lesauvage.org/2012/01/roger-belbeoch/
Reporterre reproduit une de ses analyses, toujours pertinentes, sur le lien entre le nucléaire, les accidents, et la démocratie :
http://reporterre.net/spip.php?article2463