jeudi 28 juin 20h
– au Croc’épis, 1 impasse Jean St Marc (biocoop 7 épis) –
LORIENT
« Fukushima : Les révoltés du nucléaire », de David Zavaglia, 52 mn, production http://www.scientifilms.net
Vendredi 11 mars 2011. 14h46 heure locale. Le Japon vient d’être touché par l’une des catastrophes naturelles les plus terribles de son histoire. Depuis, l’archipel vit avec une épée de Damoclès au dessus de lui : celle de la centrale de Fukushima qui ne peut être réparée et qui continue de fuir… Un an après, la situation s’est-elle améliorée ? L’Etat a-t-il pris des dispositions suffisantes ? Comment les habitants s’organisent-ils sur place ? D’un côté, on observe un Etat qui engage un retour progressif de la population au lieu d’élargir la zone d’évacuation. De l’autre, la résistance s’organise à travers des opérations de détection et de mesure de radioactivité.
Un an après la catastrophe de Fukushima, le bilan est terrible : un vaste territoire invivable (plus de 80 000 japonais ont dû abandonner leur maison, l’air, l’eau, la mer, la terre sont pollués et continuent à l’être de jour en jour), des conséquences sanitaires désastreuses (non respect des normes internationales pour l’évacuation de la population, contamination alimentaires, des conséquences économiques et sociales découlant des précédentes.
Dans le cas de Tchernobyl, la responsabilité était humaine. Dans le cas de Fukushima, ce sont des événements naturels qui sont responsables. Cela montre, si besoin en est, qu’il ne faut pas avoir recours à cette énergie dangereuse si l’on veut être certain d’éviter l’accident. La première erreur, dans le cas de Tchernobyl et de Fukushima (et cela vaut pour toutes les installations nucléaires, civiles ou militaires) est d’avoir construit des centrales qui utilisent une énergie dont les effets ont des conséquences qui ne connaissent pas de frontières spatiales ni temporelles. L’exemple japonais montre une fois encore que le nucléaire est aussi tributaire d’une société policière, à l’opposé d’une société démocratique où la transparence permet les décisions justes pour le bien et la santé de la population.
Avant la catastrophe de Fukushima, le parc nucléaire japonais était le 3ème plus important en termes de capacité. En 14 mois, le Japon a fermé ses 54 réacteurs nucléaires. Pour supporter cette baisse de production nucléaire sans perte de confort ni de productivité, le Japon a fortement réduit sa consommation, davantage sollicité ses centrales thermiques d’origine fossile et accéléré les programmes de sources d’énergie renouvelable.
Ce scénario d’arrêt rapide est-il possible en France ? Si la France dispose d’un parc nucléaire équivalent au parc japonais (58 réacteurs contre 54, 63 GW contre 47,5 GW), elle en est beaucoup dépendant (75% contre 27%). Elle dispose par contre d’un parc « fossile » important mais largement sous-utilisé, de sources d’énergie renouvelable beaucoup plus développées et d’un potentiel d’économie d’électricité beaucoup plus important. Plus des deux tiers des réacteurs français pourraient ainsi être arrêtés dès demain, les 17 réacteurs restant pouvant être arrêtés en 4, 5 ou 8 ans en fonction des rythme d’économie d’énergie et de construction de sources d’énergie renouvelable complémentaires.